170 LA THÉORIE DU PARTAGE mencent à comprendre (1) qu’ils ont de sérieuses raisons de s’occuper de l’expansion allemande, et, par conséquent, de l’Autriche-Hongrie, qui est actuellement le lieu de passage et l’instrument de cette expansion, mais qui demain peut se dresser en travers comme une infranchissable barrière. Enfin, il est une dernière raison pour laquelle il est peu probable que la Russie consente à appliquer le vieux système co-partageant à l’Autriche-Hongrie : de plus en plus, l’empire des tsars se sent de force à prendre et à ne pas partager. Et puis, il suffit d’être un peu au courant de l’évolution diplomatique de la Russie et. de l’Au— triche-Hongrie pour noter des signes, non pas seulement d’un accord spécial, régional, dans les Balkans, mais d’un accord générai, d’un rapprochement des deux États. Au moment de l’Exposition du millénaire hongrois à Budapest, en 1896, le tsar a rendu aux Hongrois le sabre de Georges Rakoczy. En 1897, l’empereur-roi François-Joseph s’est rendu à Saint-Pétersbourg et y a jeté les bases de l’accord balkanique. En octobre 1901, le doyen des Romanof, le grand-duc Michel — dernier survivant des fils de (1) Une vigoureuse campagne menée par le Novoié Vremia a largement contribué à éclairer l’opinion russe.