286 QUESTION DE MACÉDOINE ment.... Les sujets chrétiens et des autres rites non musulmans devront, aussi bien que les musulmans, satisfaire aux obligations de la loi de recrutement. Ce n’était là qu’un trompe-l’œil destiné à satisfaire les puissances. Cette partie de l’acte, comme la partie correspondante de l’acte de 1839, était mort-née. L’idée essentielle de faire peser sur les chrétiens la charge du recrutement—juste condition pour eux de l’égalité de droits avec les musulmans — fut abandonnée avant d’avoir reçu un commencement d’exécution. On se servit, pour sortir de l’impasse où on venait de s’engager, de la porte, habilement laissée ouverte, du « remplacement» : les chrétiens durent payer une taxe militaire — transformation du vieux karatch ou tribut pour rachat de la vie. En 1864, l’empire était découpé en vilayets, ou grands gouvernements , aussi factices que nos départements. — Les derniers vestiges de grands groupements régionaux disparaissaient^ Les « réformateurs » concentrèrent alors leurs efforts contre les communautés et groupements locaux. Si on s’en tenait à la phrase suivante du hatti-humayoum de 1859, on pourrait croire qu’il tendait, au contraire, à consolider ces derniers asiles des raïas : (1) M. A. d’Avril, op. cit., p. 68.