QUESTION DE MACÉDOINE le désintéressement des puissances occidentales que dans celui des puissances presque voisines et directement mêlées à la vie balkanique : l’Autriche-Hongrie et la Russie, sans parler de l’empire allemand. Ils désiraient voir se réunir quelque grand congrès international, qui eût enfin réalisé l’œuvre de réformes du congrès de Berlin et organisé un contrôle européen. Ils ont donc envoyé en Occident des sortes d’ambassadeurs, qui se sont d’ailleurs, en passant, arrêtés à Vienne : l’hiver dernier, M. Michaïlowski ; puis, cet été, M. Radef. M. Michaïlowski, président du comité macédonien, est un homme d’une cinquantaine d’années, intelligent et nerveux. Les cheveux noirs, les yeux ombragés par des arcades sourcilières très prononcées, le nez busqué. Né dans la principauté, il a été élevé à Gonstantinople, au lycée français de Galata-Séraï, où l’on donne aux élèves des notions de diplomatie, qu’il est très fier d’avoir reçues. Il a fait son droit à la Faculté d’Aix, et a conservé un peu de l’allure et de l’éloquence de nos Provençaux. Il fut professeur de littérature française à l’université de Sofia. Il a traduit, avec éclat, disent ses compatriotes, les œuvres de nombreux poètes français. Il ne s’occupe des affaires macédoniennes que depuis deux ou trois ans. Il fait l’impression d’un homme convaincu qui s’est donné tout entier à la cause qu’il vient d’embrasser. Il suit toujours l’idée qui