LES NATIONS CHRÉTIENNES DES BALKANS 259 Les journaux serbes de tous les partis — et en tête l'Ustavna Serbia, organe du parti radical, c’est-à-dire du parti serbe le plus national et le plus nombreux — demandent une intervention énergique en vue de délivrer les chrétiens de Turquie. M. Ribaratch a déclaré, aux applaudissements de l’assemblée générale du parti libéral, qu’une action vigoureuse en faveur des Macédoniens est devenue nécessaire. M. Radef, négociateur macédonien que nous allons retrouver à Paris, à Londres et à Rome, est allé à Belgrade. Il est depuis longtemps convaincu que les révolutionnaires macédoniens peuvent et doivent s’entendre avec le parti radical serbe. Un envoyé serbe est aussitôt après parti pour Sofia. Le roi Pierre 1er prononce des discours dans lesquels on peut relever des phrases comme celles-ci : « Nous vivons dans un temps très grave... La Serbie, qui aura peut-être bientôt besoin de nos services, espère que tous les officiers ne regarderont que l’intérêt de la nation. » Les causes de cette évolution de la Serbie sont multiples. seils cle ne point se laisser enrôler par les bandes bulgares, mais d’observer toujours à leur endroit la neutralité la plus bienveillante et même de les aider en cas de nécessité à se soustraire à la poursuite des Turcs. » — Lettre de M. Max Ghoublier, alors consul de France à Monastir, à M. Delcassé (4 mars 1903) : Livre jaune de 1902 sur les affaireg de Macédoine, p. 4.