344 QUESTION DE MACÉDOINE duire un peu de sécurité, de liberté et de justice dans le maquis hamidien. L’Autriche-Hongrie et la Russie, approuvées par les grandes puissances, ont eu le tort grave de vouloir à tout prix respecter l’indépendance du Sultan. La lecture du livre jaune ne laisse guère de doutes sur ce point. Elles n’ont pas voulu exiger la nomination d’un gouverneur général, indépendant et omnipotent, c’est-à-dire créer une sorte d’autonomie macédonienne. Elles n’ont pas voulu organiser sérieusement un contrôle européen, ou même un contrôle austro-russe, c’est-à-dire intervenir journellement dans les affaires de l’empire ottoman. Et l’idée qui les a détournées, c’est qu’il fallait respecter le principe de non-intervention (1). Gomme si elles ne tenaient pas des droits de l’article 23 ! Gomme si depuis vingt-cinq ans, le Sultan ne se riait pas des engagements pris à Berlin! Les puissances — ou leurs mandataires — ont, par leur longue patience, acquis le droit d’organiser toute procédure nécessaire pour qu’on ne se moque plus d’elles. Pour sauvegarder la paix générale, et pour mettre un peu de sécurité, de liberté et de justice dans la partie la plus européenne du « sombre empire du (1) L’attitude passive de la Russie et de l’Autriche-Hongrie est vraiment inexplicable, si on n’admet pas que les hommes d’État de Berlin agissent dans l'ombre et protègent leurs amis de Constantinople.