LES NATIONS CHRÉTIENNES DES BALKANS 233 d’ailleurs avouée (1). Les troupes musulmanes peuvent ainsi être toutes concentrées contre les Etats du Nord et contre les « bandes » et s’opposer à la réalisation des projets slaves. La bourgeoisie grecque de Macédoine suit la même politique que le patriarcat et le royaume. Elle est turcopbile avec passion. Elle se figure servir ainsi la « Grande Idée » ; elle ne fait guère qu’en diminuer singulièrement le prestige. On affirme, un peu de tous côtés (2), que les Grecs fournissent aux policiers du sultan les renseignements les plus précieux sur l’organisation et les mouvements des révolutionnaires. II Comme les Grecs, les Serbes ont dû diviser leurs efforts et sont, à un moment donné, devenus tur-cophiles. Comme les Grecs aussi, ils ont pour chef religieux le patriarche œcuménique de Gonstantinople. — Mais, il résulte de ce fait qu’ils n’ont pas, à la différence des Grecs, d’Église nationale, et que, (1) C’est ainsi qu’en 1897 la Bulgarie et la Serbie, après avoir ete paralysées par la Russie et F Autriche-Hongrie, ont retiré des défaites grecques l’une des bérats et l’autre des écoles. (2) Voir notamment Livre jaune de 1902 sur les affaires de Macédoine, p. 4.