LES NATIONS CHRÉTIENNES DES BALKANS 251 première fois en Bohème, à la beséda de Garlsbad. C’était pendant l’été de 1897. On commençait à parler d’un voyage du tsar en France; mais rien n’était encore certain : « Oui, il ira chez vous, me disait avec feu M. Danef. N’est-il pas porté par le grand courant slave, et il faudrait qu’il ne le fût pas pour ne point chercher une occasion de vous témoigner son amitié !... » La politique russe fut sa raison d’être, puis causa sa chute. Il accompagna le prince Ferdinand à Saint-Pétersbourg. On est encore convaincu à Sofia qu’il en a rapporté un traité défensif. Quand la révolution menaça en Macédoine, la principauté, qui se sentait solidaire des Macédoniens, se tourna vers la Russie, et M. Danef avec elle. En automne, les fêtes célébrées sur le versant rouméliote des passes de Chipka éveillèrent une immense espérance. Le ministre de la guerre de Russie y assista avec le comte Ignatief, ancien ambassadeur russe à Constantinople au temps des grandes luttes Devant eux, l’armée bulgare fit pour la première fois des manœuvres au sud des monts Balkans. Puis, ce fut, au début de l’hiver dernier, le voyage du comte Lamsdorf, ministre des affaires étrangères de Russie. Il fit entendre à M. Danef que la Russie était trop occupée en Asie pour pouvoir