LE DANGER ALLEMAND 97 gner (1) l’emportent sur celles du professeur Bren-tano. Il n’est pas probable que cette fraction si influente de la nation soit disposée à encourager ceux qui prépareraient l’annexion de l’Autriche, — d’où résulterait naturellement un libre échange local ou, si l’on préfère, partiel. La proposition examinée me paraît être quelque peu ébranlée par ces deux observations préliminaires. — Que vaut-elle en elle-même? Et d’abord, d’une façon générale, l’Allemagne s’assurerait-elle une prospérité durable par l’acquisition, ici ou là, de débouchés nouveaux? On raisonne par analogie avec l’Angleterre. Il me semble bien (2) que l’Angleterre, dont la vie économique est tout entière concentrée dans quelques grandes villes manufacturières et dans quelques grands ports à entrepôts, souffre essentiellement du manque de débouchés. Elle s’est, depuis Peel et la victoire de l’école de Manchester, organisée pour fournir le monde de marchandises. Or, des États autrefois entièrement tributaires (1) Voir notamment Agrar und ïndustriestaat, von Professor Wagner. (Gustav Fischer : Iéna; 1902.) (2) Voir Revue politique et parlementaire, 10 juillet 1898 : le Problème rural et le problème économique général en Angleterre ; faillite de la grande propriété foncière et congestion des centres urbains. J’ai condensé dans cet article les observations faites au cours de missions dont m’avaient chargé, en 1897, les ministères de 1 agriculture et du commerce. 7