LE DANGER ALLEMAND 99 nent — l’école de Birmingham — se heurtent (1) à de formidables obstacles. Il est fort possible qu’ils succombent à la tâche. Mais ils ont le mérite de voir et de dire quel est le mal actuel de leur pays, et d’en chercher les remèdes : des débouchés sont nécessaires à l’Angleterre, et sa formidable fortune acquise — comparable seulement à celle de la France — lui permettrait de les exploiter le jour où elle se les serait ouverts ou réservés. La situation, les besoins et les facultés de l’empire allemand sont bien différents. Il a le bonheur d’avoir conservé une population rurale nombreuse. Elle ne se compose pas seulement des grands propriétaires de l’Est, seigneurs qui emploient et gouvernent (2) des millions de journaliers agricoles. Elle comprend les propriétaires moyens des Etats du Sud et les paysans propriétaires de la vallée du Bhin. L’empire allemand semble s’éloigner aujourd’hui du type anglais et s’orienter vers le type français. Il tente de développer parallèlement, en un tout harmonieux, ses deux sociétés rurale et (1) Bien que peu scrupuleux sur le choix des moyens. (2) Ils ont conservé une partie des attributions qui, dans la plupart des autres pays n’appartiennent qu’à l’Etat, à la province ou à la commune. — Voir l’ouvrage de M. Godefroy Cav.uckac : la Formation de la Prusse contemporaine, notamment : t. I, p. 81 et suiv., et 344 et suiv., et t. II, p. 71 et suiv. — Voir M. Jacques Flach à son cours de l’École des sciences politiques.