LE DANGER ALLEMAND 93 appliquer le système que ni Gagern, ni Frédéric-Guillaume IV n’avaient été de taille à imposer à une Autriche encore constitutionnellement liée à l’Allemagne et maîtresse de cette Allemagne. Il triomphe. La machine austro-allemande dont, dès 1848, les congressistes de Francfort dessinaient, ou, plus exactement, proposaient d’exécuter le plan, est construite. Elle fonctionne pour la grande gloire de l’empire allemand et de la Prusse. Depuis qu’a été signé en 1879 le traité austro-allemand, rudiment de la Triple Alliance, le système prusso-bismarckien est consacré par un texte, consolidé. L’empire allemand se sert de l’Autriche-Hongrie sans avoir à la craindre — comme l’Autriche et la Hongrie détiennent la Bosnie-Herzégovine et, à travers son territoire, s’avancent vers Salonique, sans avoir à compter avec les Slaves qui peuplent cette région. On se figure une Allemagne brisant l’Autriche 1 alliance de la Prusse, par l’intermédiaire d’un diplomate bava-rois, le comte de Taufleirchen. Il revenait en 1871 sur cette pensée qui le travaillait. On a publié un mémoire remarquable qu’il adressa à l’empereur Guillaume et dont la pensce essentielle se réduit à ceci : l’Allemagne a bien plus d’avantages à étendre son influence sur les Slaves d’Orient au moyen de l’Autriche, qu’elle n en aurait à s’annexer les Allemands actuellement sujets du Habsbourg. La formule du courant actuel était dès lors posée claire et nette : /’organisation politique de l'empire (VAutriche servant (Vinstrument a des visées non autrichiennes. » (Revue politique et parlementaire, février 1901 : le Rapprochement des raves latine et slave, p. 260.)