L’AUTRICHE-HOWGRIE ET L’EUROPE 183 l’angleterre Le drame anglo-allemand dont la dépêche de Guillaume II au Président Ivrüger (1) fut le prologue paraît être à la veille d’un dénouement qui serait infiniment heureux pour la France. Quelque temps après que l’empereur allemand eut mis le feu aux poudres, pendant l’été de 1896, je parcourais, en mission, la Grande-Bretagne : je notai dans les milieux d’affaires comme dans les milieux politiques, dans la rue comme dans les salons, les signes multiples de l’irritation contre l’Allemagne. La vieille inimitié contre la France s’atténuait. Que de fois ne m’a-t-on pas demandé sérieusement si nous foncerions sur les Vosges, quand la flotte anglaise irait brûler Hambourg et Kiel? L’année suivante, au moment des fêtes universitaires de Heidelberg, sur les bords du Neckar, à (1) Je parle bien entendu du premier télégramme, de celui qui fut envoyé après la victoire de commandos mobilisés en hâte au temps du raid Jamesson. « Je vous adresse mes sincères félicitations pour avoir réussi, sans invoquer le secours des puissances amies, par la seule force de votre peuple, à repousser les bandes armées, perturbatrices de la paix, qui avaient envahi votre pays, à rétablir la paix et à assurer votre indépendance. » Pendant quelque temps, l’empereur allemand parut être un des héros de la légende germanique; un Siegfried qui prétend conquérir, pour la donner au monde impatient, la Walkyrie de la justice.