LE DANGER ALLEMAND 105 naire. Il est déchiré par des querelles entre chefs. M. Wolf, un moment abattu par des révélations scandaleuses faites par d’anciens amis, relève la tête. Il conserve son journal Y Ostdeutsche Rundschau ; il a formé avec trois ou quatre députés fidèles un groupe appelé Y Ostdeutsche Vereinigung. En face de lui, l’injure à la bouche, M. Schœnerer s’appuie sur YAlldeutsche Vereinigung, dont la plupart des pangermanistes du Reichsrath font partie. Il est permis de croire qu’une nouvelle poussée se produira : le pangermanisme cisl -.than progresse par saccades, difficilement explicables par des causes internes. Mais ce pangermanisme a désormais contre lui, qu’on le connaît : on sait son programme, son organisation, ses tenants et aboutissants. Des brochures ont paru dans l’empire allemand, à Munich surtout (1). Leurs auteurs sont des exubérants. Ils ne seraient guère capables de garder un secret. Avec eux, le seul danger à craindre est celui des mirages, qu’ils prennent eux-mêmes pour des réalités. Ils sont mégalomanes et grandiloquents. Ils n’ont pas le sens de la réalité. Des discours bourrés de faits et pleins de vues originales — un peu pessimistes (2) et exagérés — (1) On trouvera l’analyse îles plus importantes dans le livre de M, André Chéhadame : l’Europe et la question cl'Autriche au seuil du vingtième siècle, passim. (2) 11 est parfois habile de grossir un danger pour arriver à mettre