LE DANGER ALLEMAND 85 liques a pour raison d’être certaines nécessités de sa politique générale ( 1). Il voudrait se faire accorder par Rome quelques fractions du protectorat français en Orient et en Extrême-Orient. Il cherche à rassurer les Habsbourg inquiets du mouvement Los von Rom. Il a d’autant plus besoin du centre que les socialistes vont arriver plus nombreux au Reichstag. D’ailleurs, s’il a fait plusieurs pas vers le centre, le centre s’est donné à lui. Ce parti est aujourd’hui plus nationaliste allemand que clérical. Les temps héroïques du Kulturkampf et de Windthorst sont passés. Au congrès catholique de Breslau, le buste de l’empereur fut pour la première fois placé à la droite du président et celui du pape à sa gauche. Depuis, cet usage, signe d’une évolution radicale des esprits, s’est perpétué dans les grandes assises annuelles des catholiques allemands. Le centre s’efforce de décider ou de contraindre les Alsaciens-Lorrains à ne plus faire bande à part. Il veut les entraîner à ses congrès. L’an dernier^ l’appel de toute l’Allemagne catholique tournée vers les pays annexés — « à Manheim ! » — était impérieux comme un ordre. Cette année des abbés alsaciens ont pris part au congrès de Cologne. Fondre les Alsaciens-Lorrains avec le centre serait les confondre avec un parti allemand, les annexer mo- (1) Voir la Liberté (lu 14 juillet 190:}, l'Empereur et le l ape.