308 QUESTION DE MACÉDOINE de l’Allemagne, a maladroitement posé la question des détroits au sujet du passage par les Dardanelles de vaisseaux de guerre russes légèrement transformés. Sans doute aussi, l’Angleterre vient d’intriguer à Sofia et à Constantinople, d’accord avec les Bulgares stamboulovistes. Toutefois, son attention est de plus en plus attirée ailleurs, sur l’Inde et la Chine, sur l’océan Pacifique et l’océan Indien. Le point de frottement entre la Russie et elle s’est déplacé vers l’Orient. Et on fait aux envoyés macédoniens des réponses dilatoires : — « Nous sommes prêts à intervenir diplomatiquement si la France, notre amie de fraîche date, veut bien agir la première » , dit-on à Rome. De même à Londres : « Nous serons heureux d’appuyer la France — avec laquelle nous entretenons maintenant les meilleures relations — dès qu’elle aura commencé à agir. » Les bons billets que la France aurait là le jour où, emportée par un élan sentimental, elle aurait fait un pas décisif! Pour avoir voulu prendre en main la cause macédonienne, elle se trouverait face à face avec l’empire allemand, après avoir froissé la Russie et l’Autriche-Hongrie. En effet, l’empire allemand d’une part, la Russie et l’Autriche-Hongrie de l’autre, sont les seules grandes puissances qui, aujourd’hui, aient et puissent avoir un rôle vraiment actif dans l’imbroglio macédonien et balkanique.