DE L’AUTRICHE-HONGRIE 139 ce fait est heureux, plus impérieux est le devoir de veiller à ce que l’entente, maintenant réussie et à l’abri de tout ébranlement, reste intacte... En exprimant l’assurance que nous ne demandons rien de plus ardemment que de satisfaire loyalement et exactement nos obligations, il faut ajouter que nous ne voulions pas douter un seul moment qu’à Saint-Pétersbourg aussi on a la ferme volonté de maintenir l’égalité entre les deux contractants. Actuellement, le jeune accord austro-russe survit aux difficultés internationales qui résultent des deux révolutions macédonienne et albanaise. Il est la meilleure garantie de paix européenne. Grâce à lui, l’Autriche, loin d’avoir besoin de l’empire allemand pour la défendre contre la Russie, agit de concert avec cette dernière, et, en apparence du moins, seule avec elle. Si l’empire allemand intervient en tiers, il est permis de supposer que c’est seulement pour parer le mieux possible les coups que pourrait recevoir son autre amie, la Turquie. Le rôle de l’empire allemand est bien changé. Il semble même qu’on entrevoit le moment où l’entente de 1897 pourra être transformée, et, de négative qu elle est encore aujourd’hui, deviendra positive. Le jour où les deux puissances se seront entendues et auront agi en vue d’imposer à la Turquie des réformes vraiment sérieuses sera peut-être le jour décisif pour les deux associées. Elles auront fait œuvre positive surtout au profit des