192 LA THÉORIE DU PARTAGE 11 faut tout mener de front. Guillaume II pense, dit-on, souvent à la grandeur de Louis XIV pendant la première partie de son règne. Il reprend en Allemagne l’œuvre double de Colbert et de Louvois. L’œuvre de Colbert fut éphémère. La France opta pour la puissance continentale. L’Allemagne devra-t-elle se limiter aussi? Manquera-t-elle de capitaux pour de si vastes entreprises? Verra-t-elle, comme jadis Louis XIV, comme Napoléon Ior, se coaliser contre elle tous ceux dont elle heurte les intérêts? Le professeur Brentano et le professeur Wagner, si souvent en désaccord, sont ici du même avis : il faut devenir puissants sur mer, — sans, bien entendu, négliger l’armée de terre. Le professeur Wagner trouve que, financièrement, l empire allemand est dans une situation excellente, qui lui permet d’agir avec hardiesse. Une flotte de guerre égale à celle de l’Angleterre, entretenue en même temps que l’armée, ne coûterait pas plus à l’empire allemand que ne coûtent à l’Angleterre ses budgets de guerre et sa dette. On lit dans cet article de la National Review communiqué le 24 novembre 1002 au comité exécutif de la « Ligue navale » anglaise, dont les membres présents approuvèrent à l’unanimité les principes — sans, naturellement, s’engager au sujet de chaque phrase — : « Toute l’histoire de l’Aile-