58 LA THÉORIE DE LA DISLOCATION que soit la complexité des partis, en deux grands groupes : — ceux qui consentent à défendre la nationalité croate et ses intérêts dans les frontières des États actuels, et, dans le royaume, sous le régime de la nagoda; ceux qui exigent la constitution d’un grand royaume de Croatie, Slavonie et Dalmatie, comprenant même les pays slovènes, et jouissant d’une large autonomie sous le gouvernement d’un ban, représentant, non comme aujourd’hui le gouvernement de Budapest, mais le seul Habsbourg. Ils voudraient faire de cet État le pendant de l’État également habsbourgeois de Venceslas. Ces « radicaux » sont les plus intransigeants des Croates. Mais comme ils sont loin de pouvoir, même s’ils le voulaient, rompre avec le Habsbourg! lis sont antiserbes, antislaves et les plus hostiles à cette idée d’État fédéraliste jougo-slave par laquelle 011 cherche parfois à dissocier, dans le sud, les royaumes et pays du Habsbourg. Les Serbes de Hongrie sont, au point de vue auquel nous nous plaçons, divisés en deux groupes : l°Le parti clérical orthodoxe, autonomiste, toujours prêt à transiger avec les Magyars ; 2" Les partis libéral et radical, nationalistes et slavopliiles, mais plus panslavistes — pour me servir d’un vieux mot — que serbes. Jusqu’à ces derniers mois, ils regardaient plutôt vers la Russie et vers Cettigné que vers Belgrade.