336 QUESTION DE MACÉDOINE mission était de faire des conversions et de créer des comités. Mais il n’a jamais pu mener à bonne fin une entreprise pratique. Or la période de propagande est passée. Les cadres de 1’ « Organisation » ont produit tout l’effet qu’on attendait d’eux. Ils étaient déjà, avant sa mort, disloqués, brisés, « brûlés» . Sarafof avait, au moment voulu, donné la nouvelle direction devenue nécessaire et apporté l’élément qui manquait à l’organisation intérieure. Ses compagnons en sont aujourd’hui les chefs de bande. Elle est transformée et agissante. Entre M. Michaïlowski et Sarafof, l’entente devait se faire. — M. Michaïlowski pense qu’il y a en Macédoine des nationalités distinctes, mais qu’elles doivent s’effacer devant le danger commun. Quelle différence pratique avec l’internationalisme de Sarafof? — M. Michaïlowski avoue que la Macédoine ne peut réussir qu’avec l’aide des puissances. Il a tenté, en Angleterre et en France, de soulever l’opinion publique, afin de faire pression sur les gouvernements : « Ce ne sont pas, dit-il, les Botzaris et les Canaris qui ont affranchi la Grèce, c’est l’Europe, et je lui fais appel. » Mais il disait, dès l’hiver dernier que, si l’Europe restait sourde, la Macédoine ne pourrait plus attendre. Dès cet hiver, il annonçait, comme Sarafof, la révolution pour les premiers beaux jours. Aujourd’hui, une direction d’ensemble doit bien encore exister : un comité révolutionnaire central