L’A ÜT RICHE-H ON G RIE ET L‘EÜR01‘E 1î)Ï cuue d’elles, mais cjui, on aurait de la peine à l’expliquer, n’a pas encore exercé son action sur l’alliance franco-russe. Jusqu’à présent, le sentiment seul y a trouvé place. Un baiser qui dure dix ans peut-il toujours rester sincère et tendre?... L’alliance franco-russe possède en elle une force colossale. Pourquoi reste-t-elle stérile? Uniquement parce qu’elle manque d’esprit créateur.... Les cerveaux doivent commencer à travailler. Il faut élaborer un programme de buts et de moyens pour les actions à mener en commun. Les cœurs ne suffisent plus à la tâche. Certes, pour nous surtout, il est pénible de rester dans le statu quo. Nous ne sommes pas seulement — ce que nous pourrions oublier avec le temps — des vaincus : la France est démembrée. Les mots de «droit» , de «justice» etd’ «équité», prononcés dans les discours franco-russes, ont pour nous un sens précis. La vieille lutte pour la Lotharingie n’est pas close entre notre voisin de l’Est et nous. Cette phrase peut être appliquée à des Français : « dans le statu quo souffrent et luttent pourtant des hommes vivants. » D’une façon plus générale, la nation française aime à jouer un rôle dans le monde. Elle finit toujours par se détacher des gouvernements qui n’ont pas une attitude fière : la politique extérieure de Louis-Philippe fut une des causes de la Révolution de 1848. Les désirs de M. Souvorine et de ses collaborateurs sont les nôtres : agissons et montrons-nous !