LA THÉORIE DE LA DISLOCATION 27 sokols (1), et les écoles subventionnées par la Maticé sholska (2). Les Tchèques s’emparent peu à peu des forteresses industrielles et commerciales. Les bi’asse-ries, les raffineries, les verreries ne sont plus le monopole des Allemands. De grosses fortunes, instruments d’affranchissement économique, sont en formation. üne classe libérale, guide et interprète de la nation, est constituée. Les Tchèques ont à Prague — à côté de l’université allemande — une université nationale. Ils demandent la création d’une autre université en Moravie. en commun par semaine. Ainsi on se connaît et, à l’occasion, on se soutient. (1) Sociétés de gymnastes tchèques opposées aux sociétés allemandes de Turners. Ces sociétés furent, au temps où l’administration refusait d’autoriser à peu près toutes sortes d’associations, des centres de groupements. Aujourd’hui, ce sont des sociétés d’éducation physique et d’entraînement patriotique. L’association générale des Sokols est présidée par le Dr Podlipny. On se souvient des manifestations faites par les sokols à Paris et à Nancy. Sokol veut dire faucon : les sokols ont une plume de faucon à leur toque. (2) La Maticé sholska ou « petite mère des écoles » est une société qui lutte contre le Schulverein. Tchèques et Allemands se disputent les hommes de demain. Les Tchèques, qui n’ont à compter que sur leurs propres ressources, à la différence des Allemands aidés de l’extérieur, ont imaginé le moyen ingénieux suivant : la Maticé sholska vend au commerçant des bandes à son nom. Les consommateurs exigent la présence de ces bandes sur certains produits, notamment les allumettes. C’est une sorte d’impôt indirect volontaire.