DE L’AUTRICHE-HONGRIE les condamnations que le tribunal de Gniezno (1) infligea, à la fin de 1901, à une vingtaine de femmes pour avoir voulu intervenir en faveur de leurs enfants. Une veuve, malade, dont les sept enfants avaient été frappés, fut condamnée à deux ans et demi de prison pour avoir osé dire aux juges : « Ce que nous voulons, c’est que nos enfants apprennent la religion en polonais, parce que sans cela nous ne pourrions pas prier avec eux. » Qu’allaient devenir les orphelins sans pain, dans leur chaumière glacée? Certain journal allemand raconta alors cyniquement l’apologue de l’homme qui avait empêché de noyer sept jeunes chats et qui dut plus tard noyer leurs quarante-neuf petits. Si on ne laissait pas succomber les orphelins polonais, les Allemands auraient, dans l’avenir, la peine d’exterminer les familles qu’on leur aurait permis de fonder. Henryk Sienkiewicz, en envoyant pour eux deux cent couronnes au directeur du Czas, journal de Gracovie, posa la question : « Yeut-on faire mourir de faim les enfants-héros? » Gomme, au milieu du dix-neuvième siècle, Pa-latsky et Kollar éveillaient la Bohême de son long sommeil historique, de même l’auteur de Quo Va-dis — que ses compatriotes aiment surtout pour leur avoir donné cette épopée nationale qui se (1) Gnesen, en allemand.