LA THÉORIE DE LA DISLOCATION 49 l’empire allemand, lors des élections de juin, ont voté pour les socialistes. Les mécontents, dont le nombre va croissant, ont donné leurs suffrages au parti socialiste. Les partis de gauche, sans abdiquer, se sont presque partout alliés à lui, pour cette seule raison qu’ils sont exaspérés par la politique conservatrice et protectionniste suivie par la majorité du Reichstag. La lettre que Mommsen à écrite sur l’alliance avec les socialistes est tout à fait explicite. De même, en Autriche-Hongrie, un grand nombre d’Allemands laissent la parole aux violents, moins parce qu’ils sont excités par les organisations pangermanistes que pour opposer aux Slaves des champions violents du germanisme. Les Slaves ont été, à certains moments, maîtres des ministères. Les fédéralistes peuvent bientôt dominer à nouveau au Reichsralh. La plupart des Allemands sont outrés de voir les Slaves devenir peu à peu leurs égaux en Cisleithanie. Voilà pourquoi ils font des signes d’intelligence aux Allemands d’au delà des frontières. Iis espèrent encore pouvoir maintenir leur hégémonie en prenant une attitude menaçante. C’est pour lutter contre le fédéralisme et les multiples droits d’Etat qu’ils s’arment des droits supérieurs du vieux Sain t-Empire romain de la nation germanique. Mais, le jour où il s’agirait de favoriser, ou seulement d’accepter une annexion à l’empire prus-sifié du nord-ouest, combien se montreraient dis- 4