*262 LES NATIONS CHRÉTIENNES DES BALKANS quand il a écrit à Pierre Ier la lettre débordante de joie patriotique qui se termine par ce cri d’allégresse : « Vive mon gendre ! » — Gettigné et Belgrade se font des signes de reconnaissance pardessus le sandjak (1) austro-turc. Bien plus, à la révolution macédonienne qui bat son plein dans le sud des pays jougo-slaves, correspond, dans le nord, l’émeute qui couve dans le royaume de Croatie. Le moment jusqu’ici le plus critique fut le mois de juin. Les haines se concentraient sur un seul homme : le comte Charles Khuen Hedervary, nommé depuis vingt ans ban, ou vice-roi, du royaume de Croatie. Comme les événements qui se passent cette année en Croatie sont peu connus, je tiens à résumer ici ce que m’en ont dit plusieurs Croates. Je n’ai pas été en Croatie depuis 1899. Je parle par ouï-dire — et je n’ai entendu récemment qu’une seule cloche. — J’ajoute, toutefois, que j’ai atténué les déclarations violentes qui m’ont été faites. Autrefois, le ban Khuen Hedervary — nommé en fait par le gouvernement de Budapest et étroitement dépendant de lui — avait tenté de séduire (1) On reparle d’une petite triplice entre les trois États slaves des Balkans. 11 est vrai qu’une duplice helléno-latine peut aussi être considérée comme en préparation entre la Grèce et la Roumanie.