DE L’AUTRICHE-HONGRIE 143 qui séparent ou traversent différents États (l)? Les riverains du Danube sont libres, et pourtantl’usage du fleuve est assuré aux marchandises austro-hongroises. On pourrait peut-être faire plus et aller jusqu’à reconnaître Salonique — ville judéo-cos-mopolite, « échelle » tournée vers la Méditerranée et coupée en fait du pays macédonien — comme une place de guerre austro-hongroise (2). (1) « Les principes posés par le congrès de Vienne (1815) sur la navigation des fleuves communs à plusieurs États sont demeurés ceux du droit international. Le traité de Paris du 30 mars 1856, qui les étendit au Danube, édicta de plus des dispositions spéciales sur ce fleuve principal de l’Europe et surtout de l’Autriche, ce qu’on n’avait pu faire en 1815, la Turquie n’ayant pas été partie au congrès de Vienne. D’après le congrès de Vienne, tout fleuve qui traverse ou qui sépare plusieurs États est ouvert, depuis son point de navigabilité jusqu’à la mer, c’est-à-dire, jusque dans la mer, à la libre navigation de tous les riverains, et même de tous les navigateurs, d’après l’interprétation pratique qui prévalut, et qui a été corroborée par les actes récents relatifs au Danube. Chaque État conserve d’ailleurs sa suprématie sur son domaine fluvial... » Eléments du droit des gens moderne européen, par le baron Léopold de Neumànn, professeur à l’Université de Vienne, traduction Riedmatten, p. 75. (2) Il se pose là entre la Russie et l’Autriche-Hongrie un problème analogue à celui que les Anglais et les Russes cherchent à résoudre en Asie. Bunder Abbas, Tchabar, ou tout autre port de 1 Océan indien, sera-t-il pour les Russes seulement un port de commerce, ou bien une place de guerre (comme Port-Arthur). Des publicistes anglais— ceux, par exemple, qui signent « A, B, C, etc. », dans la Nation al Review, veulent s’en tenir au premier système et l’imposer à la Russie. D’autres publicistes, au contraire — comme « Calchas » dans la Fortinghtly Review — acceptent les conditions nécessaires d’un équilibré stable et d’un accord régional sans arrière-pensée*