114 LE DANGER ALLEMAND lui faudra longtemps pour donner des résultats appréciables : en quatre ans, le nombre des conversions a été de 20,000. Encore est-il que les convertis sont en grand nombre, et, toute proportion gardée entre l’Europe et l’Asie, des gens d’une conviction et d’une moralité analogues à celles de certains des Chinois qui se font chrétiens — des gens en peine qu’on protège. Au fond, les pangermanistes ne sont et ne seront pendant longtemps à craindre pour la vitalité de l’Autriche que dans la mesure où, par le contraste entre leurs élucubrations et les systèmes plus modérés, mais encore dangereux du Volis-parlei allemand, ils donnent à ces systèmes des aspects raisonnables et acceptables. Je ne crains pas qu’on décide jamais, à Vienne, la suppression des frontières entre l’empire allemand et une Autriche plus ou moins mutilée. Mais je crains parfois — surtout quand les projets de rupture douanière entre l’Autriche et la Hongrie semblent sur le point de prendre corps — qu’on ne pense sérieusement à établir un Zollverein de l’Europe centrale. La triple alliance vient d’être renouvelée pour une période si longue que le traité nouveau fait penser au pacte d’union perpétuelle, que prône le Volkapartei allemand.