324 QUESTION DE MACÉDOINE droit de révoquer et de nommer à son gré tous ses collaborateurs de quelque importance. Aucun ordre de Constantinople ne doit — sauf en matière strictement militaire — pouvoir arriver en Macédoine, aucun avis ou rapport de ses subordonnés ne doit pouvoir être envoyé à la Porte ou au sultan, sans passer par ses mains. Les Macédoniens veulent que le gouverneur soit efficacement contrôlé. Ils ne se fient pas à un musulman, quel qu’il soit. Ils pensent que, sans soutien et sans surveillant, il tomberait fatalement sous le pouvoir de ses coreligionnaires et d’Yldiz (l). Les Macédoniens accepteraient, d’ailleurs, que le contrôle supérieur fût exercé par des consuls, à la condition que toutes les grandes puissances fussent représentées (2). Par exemple, les consuls résidant à Salonique seraient constitués en commission permanente de surveillance — avec des pouvoirs de vérification et l’assistance de corps spéciaux de contrôleurs. La sanction du contrôle serait surtout le droit d’intervention des puissances au moment (1) Si le gouverneur était un chrétien, les Macédoniens le tiendraient encore en suspicion comme créature de la Porte — a moins qu’il ne fût une personnalité étrangère, ne recevant du Sultan que l’investiture. (2) Les Macédoniens comptaient sur l’Europe et, subsidiaire-ment, sur la Bulgarie, la Serbie et le Monténégro. Us ne peuvent pas se résigner à n’avoir affaire qu’à la Sublime Porte morigénée par la Russie et l’Autriche-Iiongrie, mais sourdement encouragée par l’empire allemand.