288 QUESTION DE MACÉDOINE servaient de prétexte à l’abolition des vieux droits tutélaires. On lit dans le protocole n” 13 du traité de Berlin : Méhémet Àli fait observer qu’en présence des réformes sérieuses que le Sultan se dispose à accorder, les privilèges, immunités et usages exceptionnels qui datent du moyen âge sont destinés à disparaître. En décembre 1876, la Turquie alla jusqu’à ce moquer ouvertement des puissances et des réformes qu’elles prétendaient lui imposer. Une constitution fut promulguée. On y parlait d’un sénat, d’une chambre et d’un ministère responsable, de liberté de la presse, de liberté de réunion, d’inamovibilité de la magistrature, d’instruction primaire obligatoire. Et toutcela, pour pouvoir répondre à l’Europe que les réformes qu elle conseillait étaient contraires à la constitution ! Après la grande crise de 1876-1878, les puissances déclarèrent qu’elles ne se contenteraient pas d’un démembrement partiel — et d’ailleurs limité par elles (1) — de l’empire. Elles déclarèrent exiger l’exécution de réformes sérieuses dans toutes les régions qui restaient sous l’autorité directe de la Sublime Porte. Notamment, pour la Turquie d’Eu- (1) On sait qu’une bonne partie des territoires soustraits à la domination directe de la Sublime Porte, par le traité de San Stefano, furent replacées sous le joug turc par les puissances réunies a Berlin.