Il « mito » massonico. 169 semblée, qui inspirent ses décisions, qui reçoivent les mots d’ordre et les transmettent », confessa: « mons expérience étant faite, j’ai vu avec quelque agacement que la Franc-Maçonnerie se vantait d’être la dépositaire de traditions secrètes et profondes, d’être le dernier refuge de la spiritualité et de la mystique en Occident. Or, mon expérience personnelle m’a montré pue cette Association n’est qu’un nid d’intrigues politiques, qu’un foyer d’arrivisme, de basse ¡mlice et de petite muflerie. — (pag. 15) Des questions personnelles? Mais c’est tout l’intérêt de la Franc-Maçonnerie. C’est sa raison d’être, le but de l’ambition de ses membres. J’ai été fort surpris; je me suis aperçus que je n’étais pas le seul à l’être. J’ai cru un certain temps que, dans les sommets de la hiérarchie, dans les Loges de Perfection, dans les chapitres, dans les Aréopages, il y avait des Maîtres, des sages. Le nombre étant plus réduit, la lutte devenait plus personnelle. Je me suis détourné de cette arène et j’ai pensé qu’autrefois, peut-être, la F . ’ . M . ’ . connut les valeurs traditionnelles; je me suis penché sur ses archives. Je n’ai trouvé qu’indécision, lâcheté, opportunisme. La puissance de la F . ’ . M . ' . n’est faite que de traîtrise successive, et ne repose que sur un secret qui n’existe pas. Elle n’a rien à cacher, ne possédant rien. Et je ne peux pas nommer tradition ces restes épars, cette pseudophilosophie issue du XVIIIe siècle, ce moralisme désuet et grandiloquent qui caractérisent la F . ' . M . * . depuis ses débuts jusque à nos jours. Je m’empresse d’ajouter que, dans ce livre, il ne peut être question que de la F .". M .". française, la seule qui nous intéresse directement. La F .'. M .'. anglosaxonne a une autre allure que la F. ’ . M. ’. latine qui est (ou se dit) essentiellement philosophique. La F .’. M .’. anglaise est une Société de Bienfaisance, un club où est de bon ton d’entrer et que fréquente la classe riche et conservatrice de la société. Le rituel est pompeux et est accompli avec ce sangue froid, cette impassibilité, ce moralisme qui caractérisent l’Anglo-saxon. La valeur initiatique est, bien entendu, aussi nulle que dans la F .’. M .’. française; mais on sait, au moins, à quoi s’en tenir ». (Cfr. J. Marquès-Rivière: «La trahison de la F.‘. M.'.»; Paris. 1931).