QÜIRINAL ET VATICAN 173 voque, qu'un contre-sens placés dans la bouche du pape ne vinssent causer des incidents graves, réveiller de vieux levains? Un terme mal compris ou mal rendu, une inflexion de voix absente, c’en était assez, peut-être, pour ranimer des querelles. Il fut un temps où l’article de M. Latapie eût suffi, sans aucun doute, pour conduire des milliers de manifestants sur la place Saint-Pierre. Lqs vitres du Vatican eussent été brisées, des prêtres frappés à travers le Borgo... Pourtant, rien de pareil ne s’est produit. L’Italie n’en est plus au temps où, sur le pont Saint-Ange, la jeunesse romaine tentait de jeter dans le Tibre le cercueil de Pie IX. Personne n’a ignoré le travail persévérant auquel la diplomatie allemande et autrichienne s’est livrée au Vatican durant les années qui ont précédé le conflit européen. Là aussi, il y a eu une œuvre d’avant-guerre, un travail d’investissement qui a duré jusqu’au jour où l’Italie a rompu avec ses anciens alliés. La tâche était d’autant plus facile que le champ était libre, la contre-partie absente. La France n’était pas représentée auprès du Saint-Siège. L’Angleterre l’a été depuis, mais bien tard. Sans concurrents, l’ambassadeur d’Autriche, les ministres de Prusse et de Bavière abondaient en amabilités et en promesses. Ils ne né-