LA GUERRE ET L’ITALIE semblables. Il les avait pourtant réprimés avec une égale rigueur. En 1866, étant, encore fort jeune, syndic de Palerme, il avait dû combattre une insurrection organisée par les partisans de la monarchie bourbonienne. Il s’était montré impitoyable alors, comme il devait l’être trente ans plus tard lorsqu’eut éclaté à Milan une émeute qui, tout de suite, avait pris un caractère grave. Ce mouvement séditieux, Di Rudini le dénonça comme politique et non comme social, comme ennemi de la monarchie et de l’unité nationale et non pas de la société. 11 accusa « l’anarchie rouge et noire » de comploter contre l’Etat et la patrie et, en même temps qu’il interdisait journaux radicaux et journaux catholiques, il faisait condamner par ses cours martiales un socialiste comme Turati, un prêtre comme l'abbé Alber-tario. Réaction, révolution : la monarchie a su évoluer entre ces deux écueils. Les occasions où il a été nécessaire de sévir ont été rares. Avec leur souplesse, les Savoie ont su garder la vieille fidélité du loyalisme piémontais et accueillir les représentants de toute l’Italie, si diverse par les mœurs, les sentiments et les opinions et qu’ils ont réunie « sous leur sceptre », comme dit une expression consacrée, pour eux hi on juste. Les pro-