176 LA GUERRE ET L’ITALIE protocolaires admises en pareil cas. Léon X1 II se proposait de dire au jeune Empereur des choses importantes et l’occasion était favorable pour traiter plusieurs sujets de haute politique actuelle. C’était ce que ne voulait pas Bismarck, c’était ce que ne voulait pas non plus, sans doute, Guillaume II. Car à peine le pape avait-il eu le temps d’échanger quelques paroles avec l’empereur que, soudain, le comte Herbert de Bismarck, accompagné du prince Henri de Prusse, pénétrait dans l’antichambre et, bousculant le majordome, entrant de force dans le cabinet pontifical, mettait fin à la conversation des deux souverains qui, après un échange de politesses banales, se séparèrent. « Cette grave et gratuite injure à la papauté, ce coup de violence renouvelé du moyen âge n’ont pas été oubliés. « Et ce n’est pas tout. Rome n'ignore pas non plus les idées de Guillaume II en matière de religion. Si l’empereur a fait plusieurs fois, et d’une façon retentissante, l’éloge du catholicisme, si, avec cet art qu'il a de dissimuler et de faire plaisir à tous ses interlocuteurs du moment, sans exception, il a montré parfois des sympathies pour l’Église, sa pensée profonde n’est pas méconnue. Il l’a trahie à plusieurs reprises. L’idée fixe de Guillaume II, en matière de religion, est d’arriver