LE MOIS HISTORIQUE DE L'ITALIE (MAI 1915) 279 dissimuler, non-seulement la majorité de la Chambre et du Sénat, mais encore, dans la masse profonde de la population italienne, la partie rurale surtout, attachée, là-bas comme ailleurs, au repos, ennemie du changement, résignée aussi à suivre les impulsions dont le signal est donné par les grandes villes, elles-mêmes conduites par leurs élites. *** Les Italiens ne sont pas médiocrement fiers de l’énergie qu’ils ont déployée, du goût de l’action qu’ils ont manifesté dans ces circonstances. « La crise européenne a montré d'une part des peuples qui ont répondu à une provocation ; d'autre pari, des peuples qui ont aveuglément suivi leur gouvernement agresseur. Tous ont accepté une situation créée à leur insu ou imposée par la force des choses. Nous seuls, en accord avec notre gouvernement et notre roi, nous seuls avons choisi, nous seuls avons voulu notre guerre. » Ainsi dit-on en Italie, et non pas à tort. C’est, en effet, il ne faudra pas ^oublier, un mouvement populaire puissant et profond qui a poussé l’Italie à intervenir. Et ce mouvement a trouvé, pour le diriger, une dynastie nationale, pour l’exalter un poêle.