36 LA GUERRE ET L'ITALIE d'italia. » Ainsi la mémoire des soldats tombés au champ d’honneur est associée à l’idée de l’avenir national. Cette idée pour laquelle ils ont donné leur vie, voilà justement le grand moteur, voilà le mobile agissant et déterminant qui a entraîné la décision de l’Italie. C’est pour autre chose encore que Trente et Trieste et la question de l’Adriatique, c’est pour un intérêt plus général et qui embrasse d’ailleurs ceux-là, c’est pour des raisons plus puissantes que l’Italie a voulu « sa » guerre. Elle a voulu sa guerre à elle, sa guerre propre, sa guerre nationale, qui est pourtant la même que celle des Alliés, parce qu’elle a senti dans ses fibres, senti dans ses centres vitaux que la victoire de l’Austro-Allemagne serait pour elle le signal de la déchéance et d’une nouvelle servitude. Le peuple italien a merveilleusement compris que la Tri-plice n’avait jamais eu, pour lui comme pour ses associés germaniques, que le caractère d’une combinaison provisoire, sans aucune loyauté du côté de ses partenaires de Vienne et de Berlin, quelque chose comme une solution du problème du loup, de la chèvre et du chou, solution où le loup prussien se proposait de laisser la chèvre autrichienne, le jour où se présenterait l’occasion, s’engraisser du chou italien pour mieux la