no LA GUERRE ET L’ITALIE vital, capital... — Voici mon dernier mot : si nous demeurons ou devenons un obstacle : requiem æternam. » De telles paroles, de tels avertissements devaient profondément retentir dans l’esprit des Charles-Albert et des Victor-Emmanuel, les pousser en avant et, en même temps, les autoriser vis-à-vis d’eux-mêmes à exécuter leur entreprise italienne. Car, pour venir de Chambéry et de Hautecombe au Quirinal, la maison de Savoie n’a pas eu moins de chemin à parcourir dans l’espace qu’elle n’en a fait dans le domaine des idées et des sentiments. Pour passer, dynastie antique et pieuse, de ses traditions d’ancien régime à son alliance avec le parti de la révolution, pour donner la main à Garibaldi, pour s’associer à la dépôssession du Pape, pour se faire excommunier, il lui a fallu surmonter bien des préjugés, bien des répugnances. Le xixe siècle a vu d’autres exemples de monarchies qui ont su évoluer et plier au lieu dè résister et de se rompre, qui ont su attendre le moment où renaîtrait leur prestige avec le besoin de l’ordre et de l’autorité. Mais, parmi ces évolutions, celle de la maison de Savoie a été la plus complète, au point qu’elle a longtemps indigné tout le parti de la conservation européenne, voué cette monarchie très légl*