LA TRADITION NATIONALISTE 80 nonçait la délivrance des captives italiennes, le chevalier Nigra n’avait-il pas aidé à la faire prononcer par son invocation de Fontainebleau ? Au 4 septembre, ce fut Nigra, aidé, — quelle singulière rencontre ! — du comte Metternich, qui entraîna l’impératrice hors des Tuileries, la mit hors des atteintes de l’émeute. L’Italie et l’Autriche se trouvaient, par eux, réunies autour de la tombe de l’Empire. Et l'on a prétendu que les deux ambassadeurs, avec toutes les apparences de la chevalerie et du dévouement personnel, avaient accompli par là une habile opération qui rendait service à leur pays. Car le départ de l’impératrice-régente, c’était la fin du gouvernement impérial et, dès lors, l’Autriche et l’Italie étaient déliées de leurs engagements et de leur alliance avec Napoléon III... Ç’eût été trop de machiavélisme et, contre un tel soupçon, Nigra n’a jamais daigné se défendre. Mais le familier des Tuileries et de Compiègne, l’ami des beaux jours, était toujours resté sensible au reproche adressé à l’Italie d’avoir abandonné la France dans la mauvaise fortune. Toute sa vie, il a protesté contre cette accusation d’ingratitude, et, lui qui écrivait si peu, il a tenu à publier sur les événements de 1870 une étude où il prouvait que c’était la Russie, désireuse d’effacer les ré-