232 LA GUERRE ET L'ITALIE il montrait qu’à aucun moment dans l’histoire l’avenir de tous les peuples n’avait été plus gravement engagé, les problèmes du lendemain posés plus impérieusement. « La neutralité proclamée « librement et loyalement observée, s’écriait le « président du conseil, ne suffit pas à nous ga-« rantir des conséquences du bouleversement qui « prend chaque jour plus d’ampleur et dont il « n’est donné à personne de prévoir la fin. Sur « les terres et sur les mers de l’ancien continent, « dont la configuration politique est en train de « se transformer, l’Italie a des droits vitaux à « sauvegarder, des aspirations justes à affirmer « et à soutenir ; elle a sa situation de grande « puissance à maintenir intacte ; bien plus, elle « doit faire en sorte que cette situation ne soit « pas diminuée par rapport aux agrandissements « possibles des autres Etats. Il suit de là que « notre neutralité ne devra pas rester inerte et « molle, mais active et vigilante, non pas im-« puissante, mais fortement armée et prête à « toute éventualité. » Ces paroles étaient accueillies avec chaleur par la Chambre qui, pour accentuer ses sentiments, envoyait son salut à la Belgique. Le Parlement jugeait-il alors qu’une telle manifestation était platonique et n’engageait à rien? Très probable-