LA GUERRE ET L'ITALIE insinuer avec à-propos qu’il est à demi-italien par son mariage et par ses goûts? Il s’est, en effet, allié à la famille de ce Minghetti, précurseur de la Triplice, qui, dès 1873, avait conduit Victor-Emmanuel II à Berlin et à Vienne... Le prince de Bülow a le tort, grave pour un politique, il aie travers, bien allemand, de se nourrir à l’excès de souvenirs historiques. Que ne regarde-t-il davantage autour de lui ? Voici que monte le flot du sentiment populaire. Déjà quelques bagarres ont eu lieu, ici et là, entre « neutralistes » et « interventistes », ces Gibelins et ces Guelfes de la nouvelle Italie. Mais le parti de l’intervention croît tous les jours en force. La dénonciation de l’alliance avec l’Autriche n’est pas encore officielle: elle est devinée, pressentie. Par une curieuse rencontre, cet événement, connu seulement de quelques hommes d’Etat et de quelques diplomates, se trouve coïncider avec le « Sacre des Mille », avec les fêtes organisées à Gênes en l’honneur de Garibaldi : commémoration qui venait juste à point pour surexciter le sentiment national. Sur le rocher de Quarto, d’où, le S mai 1860, Garibaldi et ses compagnons étaient partis, — Cavour fermant les yeux avec complaisance, — pour leur aventureuse expédition de Sicile, on