62 LA GUERRE ET L’ITALIE unit; la république nous diviserait », a dit Grispi. Risque de division d’autant plus grave que la république, en Italie, ne pourrait être que fédérale. Et le fédéralisme, au lendemain de l’unité, c’était de nouveau la dislocation. La grande force de la maison de Savoie a été là, au cours des années où, chez les peuples latins, l’exemple de la France aidant, l’idée de la monarchie tombait en décadence. Les démocrates comme Mazzini, qui avaient lancé l’idée de l’unité italienne, au milieu du xixe siècle, avaient commencé par faire ce calcul qui séduisait George Sand ; il y a, en Italie, y compris le pape et l’empereur d’Autriche, sept rois et ducs (Piémont, Naples, Parme, Modène, Toscane)« Servons-nous de l’un d’éux, — Victor-Emmanuel, — pour renverser les six autres. Cet ouvrage fait, ce sera un jeu de renverser le septième... Erreur, avertissait Proudhon, si souvent bon prophète pour les choses d’Italie. Dans l’Etat qu’il aura fondé, Victor-Eni“ manuel sera un roi national, Un roi populairê et sa monarchie continuera d’être un centre d’attraction pour tous les Italiens... Cette vue de Proudhon était si juste que, selon toutes les apparences, elle a été aUâsi celle qui a servi de guide à la maison de Savoie. Succédant à Gharles-Albert, Yictor-Emmanuel