LES ADAPTATIONS DE LA MAISON DE SAVOIE 65 à la grande émotion de la diplomatie européenne, il affirmait sa volonté de répondre au « cri de douleur » du peuple italien, dont son cœur était déchiré, Victor-Emmanuel, ce jour-là, révélait qu’il avait des entrailles de père pour la nationalité italienne. Les rois d’Italie ont continué cette tradition nouvelle. Mais, à leurs côtés, dans leur propre palais, et qui sait, même? peut-être ignorée au fond de leurs propres fibres, l’ancienne tradition persistait, par instants élevait une flamme. Ce dualisme, qui avait martyrisé Charles-Albert, devait, parmi sa descendance, faire d’autres victimes. C’est ainsi qu’apparaît comme un symbole de l’histoire morale des siens, du drame de conscience de sa famille, cette étrange et douloureuse princesse Clotilde qui passe, à travers le triomphe des Savoie, chefs d’un des Etats les plus modernes de l’Europe, comme une figure sortie d’un vitrail de Hautecombe. Le sort aura voulu que la princesse Clotilde quittât ce monde l’année même où l’Italie fêtait le cinquantenaire de sa résurrection politique, quelques jours après l’inauguration du monument qui, à côté de la Rome antique, face à la Rome des papes, glorifie Victor-Emmanuel II et l’unité italienne. La princesse Clotilde est