DE LA TRIPLICE A LA QUADRUPLE-ENTENTE 20a San Giuliano, ministre des affaires étrangères, prononçait un discours retentissant où étaient nettement indiquées les distinctions que l’Italie entendait maintenir : Avant la guerre ilalo-turque, disait M. de San Giuliano, deux grands problèmes étaient posés pour nous : l’équilibre dans l’Adriatique et l’équilibre dans la Méditerranée. L’équilibre dans l’Adriatique est le problème qui va être résolu grâce à la collaboration intime de l’Italie et de l’Autriche-Hongrie, à la coopération de l’Allemagne et au large et pacifique esprit d’équité des autres grandes puissances. Ces puissances sont également d’accord aujourd’hui pour vouloir effectivement maintenir l’équilibre actuel dans la Méditerranée... La possession de la Libye a résolu pour l'Italie le problème de l’équilibre dans l’Afrique septentrionale, mais elle n’amoindrit certainement pas notre intérêt au maintien de l’équilibre général dans la Méditerranée. L’Autriche-Hongrie, elle aussi, a des intérêts identiques aux nôtres, et qui renforceront notre amitié réciproque. Les deux gouvernements alliés ont pleinement conscience de cette identité d’intérêts... La Méditerranée n’est plus aujourd'hui, comme dans l'antiquité gréco-romaine, le centre unique de la civilisation, mais son importance mondiale n’est pas diminuée pour cela. Au contraire, la Méditerranée étant devenue le centre et le croisement des communications entre l’Europe et tous les océans et tous les continents, son importance, à ce point de vue, a augmenté; personne n’a plus aujourd’hui ni n’aura jamais le droit de 1 appeler mare nostrum. Elle est et doit rester la libre voie des nations, aucune ne peut ni ne doit en avoir la