LA GUERRE ET L’ITALIE Reine au grand cœur, jadis, pendant le tremblement de terre de Messine, où elle était accourue en dépit du danger, elle relevait le courage des malheureux par des mots d’une poésie et d’une intuition profondes. Aujourd’hui, elle sait à la fois plaindre les douleurs de la guerre et exalter le sacrifice du soldat. Et lorsqu’on parle devant elle des périls que courent les princes, la reine Hélène ne fait qu’une réponse : — Je regrette que mon fils n’ait pas l’âge d’aller au front... *** Pour l’acte décisif de sa vie nationale qu’il vient d’accomplir, des antécédents, une préparation, de hauts points d’appui moraux ont été nécessaires au peuple italien. Il ne l’ignore pas, il ne le méconnaît pas et c’est pourquoi il n’oublie pas d’associer à ses manifestations les deux reines dont les sentiments ont été les siens dès le premier jour. L’histoire connaît bien l’influence des femmes dans les grands événements de ce monde, et ce que peut le rayonnement de leur cœur, même quand elles se tiennent le plus jalousement à l’écart des opérations de la diplomatie, qu’elles recherchent le moins un rôle politique.