DE LA TRIPLICE A LA QUADRUPLE-ENTENTE 207 livrer à l’Allemagne. Dans ses Problems of pûvùer, M. W. Morton Fullerton remarque avec raison que M. de San Giuliano avait « établi une élégante distinction entre l’équilibre de l’Adriatique et celui de la Méditerranée en général. » Les accords sur les questions méditerranéennes dont il confirmait la persistance étaient ceux que l’Italie avait conclus avec l’Angleterre et avec la France, et toute allusion à la « coopération allemande » était soigneusement écartée du membre de phrase où il s’agissait de l’équilibre méditerranéen. Par la suite, en toute circonstance, les hommes d’Etat italiens devaient éviter, avec un tact subtil, de prononcer aucune parole ou de faire aucune démarche qui pût être interprétée comme une adhésion même implicite aux desseins de l’Allemagne sur la Méditerranée. Cependant, au cours des mois qui suivirent le discours de M. de San Giuliano, les Allemands allaient éprouver quelques fausses joies. On assista, en effet, à cette chose extraordinaire : un certain refroidissement des bons rapports traditionnels de l’Angleterre et de l’Italie. Pour la première fois, l’Italie ne semblait plus aussi fermement tenir à ce que nous avons appelé son assurance maritime anglaise. Pour la première fois, des parolès impatientes à l’égard de la