QUIRINAL ET VATICAN vernements comme une sorte de monstre, ne les effraye plus de nos jours. Instruits par l’exemple de Napoléon III et de Bismarck, les hommes d’Etat ont fini par comprendre que le suffrage universel était un suffrage essentiellement approbateur et ratificateur, tandis que tous 1 os suffrages restreints ou censitaires sont disputeurs, instables et anarchiques: en France deux monarchies parlementaires, la Bestauralion et la Monarchie de juillet, en ont subi l’épreuve et elles en sont mortes, en sorte qu’un homme d’esprit a pu dire, non sans raison, que si Charles X avait accordé le droit de vote à tous les Français il serait encore sur le trône. Comme l’empereur François-Joseph l’avait fait un peu de temps auparavant, et pour d’autres motifs, Victor-Em-manuel III, habilement conseillé par M. Giolitti, a donné le suffrage uni versel à l’Italie et il n’aura eu à le regretter à aucun de ses points de vue de roi, ni au point de vue dynastique ni au point de vue national. Un des traits marquants de ces élections d’octobre 1913 aura été d’abord l’affaiblissement de l’idée républicaine traditionnelle. Dans la démocratie helvétique, le Journal de Genève relevait ce phénomène avec intérêt. « Le groupe républicain, disait-il, dans la dernière Chambre italienne,