LA TRADITION NATIONALISTE tôt que la patrie, quand ils n’ont pas, comme Lamartine dans sa Marseillaise de la Paix (harmonie d’ailleurs sublime, incomparable musique sur une idée fausse et démentie par l’avenir), renié l’idée de patrie elle-même : Nations ! mot pompeux pour dire barbarie, L’arrlour s’flrrôte-t-il où s’arrêtent vos pas? Déchirez ces drapeaux ; une autre voix vous crie L’égoïsme et la haine ont seuls une patrie, La fraternité n’en a pas... L’Allemagne même, où la poésie moderne est si pénétrée d’esprit germaniste et guerrier, n’approche pas de ce que l’Italie a produit dans ce sens. C’est tout le lyrisme italien, et le plus haut, qui est nationaliste. En fait de littérature de la renaissance politique italienne, nous connaissons surtout, en France, Silvio Pellico, Mes Prisons ont été le roman sentimental et populaire de l ltalie-une, comme la Case de l’oncle Tom a vulgarisé la cause de la libération des noirs. Mais ceux que la France connaît mal (car ils passeraient avec peine dans notre langue), ce sont ces poètes savants qui avaient entrepris de restaurer l’art et le parler italiens en même temps que la patrie. D’Alfieri à d’Annunzio, tous les grands poètes d’Italie ont été, profondément, des nationalistes. Par leur méthode, par leur passion, ils