SENTIMENTS ET VOLONTÉS DE L’ITALIE 3b qu’elle a réalisés dans ces dernières années. Si l’Italie a voulu la guerre pour Trente et Trieste, elle ne l’a pas voulue pour Trente et Trieste seulement. Elle l'a voulue encore pour résoudre le problème adriatique, car tout le monde sait, dans la péninsule, que l’Italie a la plus mauvaise part des rivages de cette mer et que, de ses bons ports dalmates, de ses îles aux redoutables détours, l’Autriche-Hongrie la menace et la domine constamment. Mais la question de l’Adriatique, de 1’ « Adriatique très amère », comme dit Gabriele d’An-nunzio, amère au cœur des Italiens, cette question, elle non plus, n’explique pas tout. Depuis que le canon tonne sur l’Isonzo et dans les Alpes Juliennes, depuis que la quatrième guerre contre l’Autriche a commencé, nombreux déjà sont les officiers et les soldats de toutes les parties, de toutes les provinces de la péninsule qui ont succombé. Pour ces héros, l’épitaphe préférée des familles, la formule ordinaire des avis et des lettres de faire-part est hautement significative : « Mort en combattant pour les plus grandes destinées d’Italie, per i maggiori destini