DE LA TRIPL1CE A LA QUADRUPLE ENTENTE 189 naître de la sympathie d’une portion de l’opinion publique (portion plus influente et plus vaste il y a trente-cinq ans que de nos jours), pour les institutions, les idées et les hommes de la démocratie française. Tenir la balance égale entre ses deux voisins, n’être esclave ni de l’affection pour la France ni de la haine pour l'Autriche, telle était, il y a trente-cinq ans, l’idée fondamentale de la diplomatie italienne. Le prince de Bülow a donc très bien vu, dans son traité de Politique allemande, que l’Italie s’était unie à l’Allemagne « par raison », quoique lui-même n’ait pas su tirer, depuis, de ce principe, toutes les conséquences qu’il impliquait. Bismarck, plus pénétrant, avait compris à fond, au contraire, le caractère empirique de la Triplice, lorsqu’il avait recommandé, si prophétiquement, à ses successeurs, de ne pas compter d’une manière absolue, sans condition ni pour toujours, sur le concours de l’Italie. *** Cependant, les Italiens eux-mêmes se sont laissé aller quelquefois à franchir les bornes qu’ils s’étaient fixées. Si politique soit-il, ce peuple connaît lui aussi des entraînements. Quelques esprits passionnés, sans mesure, ha-