LE MOIS HISTORIQUE DE L’ITALIE (MAI 1915) 259 raaient. La nécessité idéale avait raison de toutes les misères politiques. L’armée était vaillante et confiante. Des exemples de vertus civiques commençaient à resplendir sur le tumulte apaisé. Le bon ferment faisait déjà lever la masse inerte. « Et voici que l’ell'ort douloureux de mois et de mois est interrompu par une agression imprévue et vile. Cette agression est inspirée, excitée, aidée par l’étranger. Elle a pour auteurs un homme d’Etat italien, des membres du Parlement italien en commerce avec l’étranger, au service de l’étranger, pour avilir, pour asservir, pour déshonorer l’Italie au bénéfice de l’étranger. « Cela est patent, cela est indéniable. Ecoutez. Le chef des malfaiteurs, dont l’âme n’est qu’un froid mensonge articulé de souples astuces, de môme que le triste sac du poulpe est muni d’adroites tentacules, le conducteur de la basse entreprise connaissait l’abolition de l’ancien traité, Et il connaissait la constitution du nouveau, l’un et l’autre conclus avec le consentement du roi. « Donc, il trahit le roi, il trahit la patrie. « Contre le roi, contre la patrie, il sert l'étranger. Il est coupable de trahison. Et ce n’est pas là une manière injurieuse de m’exprimer, ce n’est pas un abus de style polémique, mais la réalité, mais la vérité, selon la forme la plus notoire de ce crime. « Voilà ce que nous devons démontrer au pays, ce que nous devons imprimer dans la conscience de la nation. « Ecoutez, écoutez. La patrie est en danger. La patrie est sur le point d’aller à sa perte. Pour la sauver d'une ruine et d’une ignominie irréparables, chacun de nous a le devoir de se donner lui-même tout entier, et de s’armer de toutes les armes.