LES ADAPTATIONS DE LA MAISON DE SAVOIE Sa le passé la très antique maison de Savoie. Mais combien ce qu’elle allait représenter désormais était plus vaste ! Pour elle, quel avenir s’ouvrait ! Joseph deMaistre a écrit : « La monarchie participe à la formation d’une nation comme le noyau qui se forme au centre du fruit. » Les Italiens sont d’accord pour reconnaître cette vérité : sans la maison de Savoie, il n’y aurait pas d’Italie. Ici la pensée ne peut s’empêcher de s’arrêter, de rêver, de reconstruire l’histoire... La Révolution française, dont les idées et les conséquences devaient donner l’éveil au nationalisme italien comme au nationalisme germanique, aura, en même temps, tenu à sa discrétion les deux dynasties qui ont véritablement créé, tiré du néant, pétri l’Italie et l’Allemagne. La Révolution et Napoléon Ie% son héritier et successeur, ont failli anéantir Piémont et Prusse, Hohenzollern et Garignan. Au moment où le futur Guillaume Ier, celui qui devait être couronné comme empereur allemand à Versailles, fuyait Berlin sous la neige, — c’était après Iéna, — et se réfugiait avec la cour de Prusse dans la retraite misérable et précaire de Memel, un autre enfant, le futur Charles-Albert, dépossédé de ses droits, auxquels son père avait renoncé contre une rente d’ailleurs impayée,