L’Albania
devoir envers l’Entente, qui proclamait devant le monde entier qu’elle luttait pour le principe des nationalités et le droit des peuples. Oubliant les outrages et les horreurs commis en Albanie une année auparavant, les Albanais se sont fait un devoir de secourir les débris des armées serbes pendant leur retraite à travers l’Albanie. Il est avéré, en effet, que ceux-ci, exténués de fatigue, manquant d’armes et de nourriture, n’auraient jamais pu atteindre l’Adriatique, si les Albanais, au lieu d’obéir à leurs sentiments en-tentophiles ainsi qu’a leurs traditions chevaleresques, avaient prêté l’oreille aux exhortations de l’Autriche.
  L’Albanie envahie, subjuguée et dévastée, fondait ses espérances sur les troupes amies de l’En-tente qui prenaient pied en Macédoine et dans les provinces méridionales albanaises, et ses fils s’empressaient de se ranger aux côtés des troupes libératrices et de participer aux batailles qui se livraient dans la péninsule balkanique contre les umpires centraux. Si on leur avait accordé le même appui et les mêmes facilités qu’à d’autres rations, les Albanais se seraient tous dressés comme un seul homme et auraient pris les armes avec le même enthousiasme que celui de leurs frères enrôlés sous le drapeaux de l’Entente et dont beaucoup sont tombés sur le champ d’honneur. Néanmoins, ils firent tout ce qui leur était possible pour rendre difficile la tâche de l’ennemi, en entravant son ravitaillement et en empêchant, durant une longue période, l’établissemente des relations qu’un Etat Balkanique tâchait de nouer, à travers l’Albanie, avec le Commandement ennemi, aux dépens de l’Entente. Et lorsque les alliés se furent décidés à prendre l’offensive dans les Balkans, les Albanais s’insurgèrent contre les troupes autrichiennes et facilitèrent l’avance en Albanie des troupes de l’Entente toujours précédées par les contingents albanais.
  Heureux d’avoir apporté leur modeste tribut à la cause de la liberté, les Albanais viennent
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