22 LA GÜERRE ET L ITALIE et difficiles. Et ceux-là avaient craint, — bien à tort, — que la guerre contre l'Allemagne et l’Autriche ne compromît les résultats magnifiques, — inespérés, eux aussi, il y a un demi-siècle, pour les Italiens de peu de foi, — auxquels l’Italie de nos jours est parvenue. L’Italien a la mémoire longue. L’histoire lui est familière. Sa propre histoire, son histoire nationale lui est saerée et il y puise sans cesse des raisons d’agir. C’est ainsi que l’enthousiasme avec lequel l’Italie a accueilli l’expédition de Tripoli-taine a marché de pair avec les fêtes qui ont eu lieu pour le cinquantenaire du Risorgimento. C’est à l’évocation de ces souvenirs, exaltants pour l’âme italienne, que l’Italie doit cette conquête. Retenons précieusement ce trait du carac-* tère italien : il rend compte de plus d’un phé-nomème de la vie politique, déconcertant au premier regard. Quant à nous, nous avons toujours regardé comme dignes d’admiration et même d’envie les peuples qui n’essayaient pas de dissimuler de la légèreté et de l’ignorance en affectant le dédain du passé. Avec les Français, les Italiens s’entretiennent volontiers, en toute liberté et franchise, des événements qui, au cours des années, ont marqué les rapports de leur pays et du nôtre. Ils n’hé-